Si la définition des conditions d’octroi et de perte de la nationalité d’un État membre relève de la compétence nationale, cette compétence doit être exercée dans le respect du droit de l’Union. Le lien de nationalité avec un État membre repose sur un rapport spécifique de solidarité, de loyauté et de réciprocité des droits et devoirs entre l’État et ses citoyens. Lorsqu’un État membre accorde la nationalité, et donc automatiquement la citoyenneté de l’Union, en échange direct d’investissements ou de paiements prédéterminés via une procédure transactionnelle, il viole manifestement ces principes. Une telle « commercialisation » du statut de citoyen est incompatible avec la conception fondamentale de la citoyenneté de l’Union définie par les traités. Elle enfreint le principe de coopération loyale et met en péril la confiance mutuelle entre États membres concernant l’attribution de leur nationalité, laquelle a présidé à l’institution de la citoyenneté de l’Union dans les traités.